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Dialogue politique : Jean Ping dénonce une mascarade !

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© infosgabon.com – Publié le lundi 3 Avril 2017 – Le candidat malheureux à la dernière élection présidentielle qualifie les présentes assises de simple divertissement organisé par le pouvoir. Et pourtant, les autres politiques, syndicalistes et membres de la société civile débattent à Angondjé pour trouver une issue à la crise qui secoue le pays.

L’opposant Jean Ping qui a choisi de boycotter le dialogue politique organisé par le président Ali Bongo Ondimba est sorti de son silence pour se prononcer sur la grand-messe ouverte le 28 mars dernier. Pour lui, il s’agit d’une manœuvre organisée par «une bande de copains», voire «une bande de coquins» visant à légitimer «une mascarade».
Dans une interview accordée à Radio France Internationale (RFI), M. Ping estime que les décisions de ce qu’il qualifie de «bal des vampires» sont déjà connues à l’avance et que les présentes assises ne sont tout simplement qu’une simple mise en scène visant à les légitimer.

«Pendant un mois, ils vont être dans des hôtels pour danser, pour chanter, pour sabrer le champagne, pour prendre des décisions qui sont déjà connues d’avance», a-t-il lancé. D’après lui, le pouvoir a violé les règles du jeu mises en place en 1990 lors de la Conférence nationale souveraine visant à asseoir une véritable démocratie au Gabon.
«Progressivement le régime a tricoté la situation dans laquelle nous nous trouvons. On est revenu à un tour sans demander à personne. Maintenant, ils nous disent qu’ils veulent détricoter», a-t-il ironisé.

Signalons que l’élection à un tour au Gabon n’a pas été instaurée par le président Ali Bongo Ondimba. Ce sont des dispositions qu’il a trouvées. Le dialogue en cours permettra justement de débattre de ce sujet et voir si possible de revenir aux élections à deux tours.
Revenant sur les propos du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault qui a souhaité que le dialogue politique aboutisse sur des réformes structurelles, Jean Ping tient à préciser au gouvernement que cette sortie ne saurait être un «succès diplomatique».

«La communauté internationale demande que la situation revienne à la normale. Si donc le pouvoir qui a tout confisqué, qui tue, qui pille, qui viole décide de ne plus piller, de ne plus voler, les gens ne peuvent qu’apprécier», a-t-il ironisé. L’opposant qui dénonce, n’a donné aucune preuve pour soutenir ces accusations.

Quant à la coalition qui le soutient, il rassure que celle-ci lui reste encore fidèle et n’entend pas céder à la tentation. «Ils ont exprimé clairement qu’ils n’iront pas au dialogue (…) malgré toutes les tentatives de corruption. La coalition tiendra jusqu’à la victoire finale (…) Jusqu’aujourd’hui, ce que moi je sais c’est que notre coalition tient», a-t-il déclaré.

Pour ce qui est des élections législatives, il a indiqué que des décisions seront prises en temps opportuns dans un commun accord avec les partis de la coalition. Mais, tient à annoncer des manifestations contre le régime en place au cours des semaines à venir.
Dans une récente déclaration, le porte-parole du gouvernement a balayé d’un revers de la main les propos de l’opposant. Selon Alain-Claude Bilie By Nze, la coalition qui s’est formée autour de Jean Ping s’est affaiblie. Comme argument, il a cité le cas de René Ndemezo’o Obiang, l’ancien Directeur de campagne de Jean Ping qui s’est désolidarisé après l’élection. Son parti Démocratie Nouvelle (DN) prend part au dialogue politique convoqué par Ali Bongo Ondimba.
Selon certaines indiscrétions, d’autres proches créent actuellement des mouvements et des partis politiques pour préparer les élections législatives même s’ils ne prennent pas part au dialogue actuel.

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