La COVID-19 au Gabon
Face à la Covid-19
Les enjeux :
Le 11 mars 2020, l’OMS (Organisation mondiale de la Santé), déclare l’épidémie de la Covid-19 comme pandémie. Chaque État a alors le devoir de prendre les mesures de protection essentielles pour prévenir la saturation des services de soins intensifs et de renforcer l’hygiène préventive.
Dès le 13 mars 2020, à la suite de la déclaration officielle du 1er cas de Covid au Gabon déclaré officiellement, le Président Jean Ping a pris la parole pour interpeller l’ensemble de la Nation sur les enjeux auxquels elle devra répondre.
Extrait :
…[Cette pandémie est un défi mondial qui met les États à l’épreuve et sert de révélateur de la capacité ou non de ces États, à mobiliser les ressources, toutes les ressources nécessaires, à commencer par la cohésion nationale qui est le premier bouclier, dans ce genre de situation.]…
Lors de son allocution, le Président Jean Ping a incité, pour la sauvegarde de la Nation, à la cohésion malgré le contexte de crise qui dure depuis plus de 3 ans.
En m’adressant à vous ce jour, je veux appeler chacun à prendre la mesure de la gravité des conséquences de la pandémie, quand sa propagation n’est pas contenue à temps.
Il a également rappelé toutes les actions à mener : observer les gestes barrières, alerter sur son état de santé, faire confiance à la société civile, aux confessions religieuses et aux autres associations.
Le 20 mars 2020, le Président Jean Ping a fait part de son immense tristesse à l’annonce du premier compatriote décédé de la Covid 19.
Plan d’action
Face à une situation inquiétante, face au manque de transparence, face à la défaillance des infrastructures et l’insuffisance du matériel de base, Jean Ping propose un plan d’action dans son allocution du 23 mars 2020.
Extrait :
…[En conséquence des enseignements que je tire de ces évolutions stratégiques, mais aussi de la connaissance des limites opérationnelles et en matière d’infrastructures et de gouvernance au Gabon, je préconise un ‘’PLAN OMS PLUS’’.
Il s’agit d’un plan qui combine le plan de riposte de l’OMS, avec la prise en compte de l’accent que l’OMS met sur la nécessité d’adapter la riposte aux faiblesses que cette riposte peut rencontrer, notamment en matière de gouvernance et d’efficience dans la mobilisation des différentes ressources indispensables.
Ce plan décliné en 4 axes préconise, notamment de :
1- Mettre en place un Mécanisme Technique fondé sur un consensus technique : une Task Force Technique et Consensuelle
2- Constituer des stocks de médicaments en vue d’administrer des soins à base de chloroquine, si cela s’avère nécessaire à très court terme.
3- Élargir la recherche de l’appui et de l’assistance de tous les partenaires possibles, selon les recommandations de la Task Force Technique Consensuelle
4- Assurer une coordination plus efficiente, au niveau du Gabon, des concours de l’OMS, de l’UA (à travers sa Stratégie conjointe sur le coronavirus), de l’UE et du Système des Nations Unies.]…
Face à la gravité de la situation, Jean Ping propose, par la Task Force Technique Consensuelle, un mécanisme technique, tout en réaffirmant que le consensus politique n’est pas possible dans le contexte de crise politique des élections présidentielles de 2016.
Mon leitmotiv est clair : on ne peut jouer. On ne doit pas jouer avec la santé des Gabonais.
Intégralité des allocutions : Déclaration du 19 Mars 2020 ; Déclaration du 23 Mars 2020
Depuis ces deux allocutions, le Président Jean Ping a multiplié ses interventions pour alerter ou mettre en place des actions sur le terrain. Elles soulignent l’incapacité des institutions de mener une politique cohérente.
Depuis l’état d’urgence déclaré au Gabon, Jean Ping et le peuple gabonais constatent les limites de ce régime qui s’est imposé par la force et qui persiste, sous le prétexte de la lutte contre la pandémie, dans la violation constante des Droits humains.
Extrait : 1
Il n’y a rien sur cette terre qui puisse justifier que les forces de l’ordre s’invitent librement dans nos foyers ! La covid-19 est un virus dangereux, pas un terroriste armé ! La situation que notre pays traverse est déjà très difficile, et la meilleure des réponses à y apporter est la prévention, la raison, pas la rétorsion !
Jean Ping sur le terrain :
Extrait : 2
Le Gabon est à ce jour le seul pays au monde qui a confiné une population qui n’a rien pour tenir plus de deux jours, qui a fermé ses marchés, et dont certains quartiers sont sans eau courante.
Ceux qui dirigent le pays contre la volonté du peuple ne sont pas conscients de ce qui se passe en dehors de leurs palais. On ne dirige pas un pays au travers de vidéos. On ne dirige pas la vie de milliers d’hommes et de femmes dont on ignore tout du quotidien. On ne confine pas un peuple qui n’a aucun moyen de subsistance.
La souffrance :
Extrait : 3
J’ai en effet été témoin de scènes de distribution irréelles, absurdes, inhumaines. J’ai observé toutes ces choses que l’on ne voit que lorsque le pouvoir est absent ou ailleurs. On ne jette pas de la nourriture à la figure d’un peuple qui a faim et qui a soif. Les Gabonais ne sont pas des animaux !
Manque de transparence
Aujourd’hui, l’absence de transparence rend difficile de faire un point précis de la situation. L’illégitimité et le manque de crédibilité du pouvoir en place ne permettent pas aux populations de prendre la mesure réelle de l’étendue de la pandémie et ses conséquences qui peuvent être désastreuses pour la Nation. À titre d’exemple, le COPIL annoncait lors de sa conférence de presse du 12 mai 2020 qu’il n’y avait aucune propagation du virus dans la pays. Mais face à la réalité du terrain, il annonçait le 21 mai 2020 que la COVID-19 s’est répandue dans 6 provinces du Gabon, soit dans les 2/3 des provinces.