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Le rejet de la révision de la Constitution gabonaise

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Le 24 décembre 2020, quelques jours avant la traditionnelle allocution des vœux à la Nation, le président Jean Ping a pris la parole pour dénoncer et rejeter une énième révision de la Constitution. En effet, lors du conseil des Ministres du 18 décembre 2020, a été adopté le projet de loi portant sur la révision de la Constitution de la République Gabonaise ; 26 articles modifiés dont l’article 13 qui détermine l’exercice des fonctions du Président de la République, en cas de vacance de la Présidence de la République ou d’empêchement définitif de son titulaire, par un collège composé du Président du Sénat, du Président de l’Assemblée Nationale et du Ministre de la Défense Nationale. Il est à rappeler qu’en août 2019, ce même article avait déjà fait l’objet par la présidente de la Cour constitutionnelle, Marie-Madeleine Mborantsuo, outrepassant ainsi le champ de ses compétences.

L’article 13 prévoyait jusqu’à ce jour : en cas de vacance définitive du pouvoir le président du Sénat doit assurer l’intérim jusqu’à l’organisation d’une élection présidentielle dans un délai maximum de 60 jours. L’alinéa rajouté : “En cas d’indisponibilité temporaire du président (…) certaines fonctions (…) peuvent être exercées, selon le cas, soit par le vice-président de la République, soit par le Premier ministre, sur autorisation spéciale de la Cour constitutionnelle”.

La vérité que désormais Ali Bongo est définitivement inapte et hors course, ne peut plus être ni masquée ni esquivée.

Le président rappelle que depuis août 2016, le peuple gabonais n’a cessé de se battre pour la reconnaissance de sa souveraineté par la reconnaissance de la vérité des urnes. Le combat n’a jamais cessé, plongeant le Gabon dans un état de crise toujours d’actualité en 2021.

La vérité des urnes.

…[extrait] Ce combat n’est rien d’autre que la reconnaissance de la souveraineté du peuple gabonais, qui s’est exprimé en me faisant élire le 27 août 2016, avec plus de 65% des suffrages.

Cette noble ambition politique, je l’ai assumée et je la porte avec des Gabonaises et des Gabonais de toutes les Provinces du pays qui restent debout à mes côtés face au clan du régime, qui a refusé d’entendre la voix du peuple, la voix de Dieu.

Par la voie du Coup d’Etat militaro-électoral, le régime a voulu priver le peuple gabonais des perspectives nouvelles ouvertes par le projet que j’ai soumis au peuple gabonais et que sa majorité a approuvé : « le Gabon à l’abri de la peur et à l’abri du besoin».

Plus de quatre ans après, devant la résistance debout, le régime plie, s’égare et sombre.

L’incapacité d’Ali Bongo date d’octobre 2018, sous le regard de la Communauté internationale, bien informée et parfaitement conscient à cet égard. Par le passé, la Constitution gabonaise a parfaitement démontré son efficacité.

La volonté du peuple.

…[extrait] Devant le peuple gabonais et la communauté internationale, je condamne fermement, sans ambages et en bloc, le principe même de cette révision constitutionnelle qui est pour moi, du point de vue de la crise politique et institutionnelle, nulle et non avenue.

Cette révision est totalement sans objet et contre-productive dans le contexte actuel, car l’attente pressante du peuple gabonais est ouvertement sinon unanimement, la déclaration de la vacance du pouvoir, pour une issue définitive à la crise.

À un pouvoir conquis dans le sang, doit succéder un pouvoir, que j’incarne, fondé sur le rassemblement, la libre adhésion et sur la souveraineté du peuple gabonais.

Depuis les premières heures de cette crise, le président Jean Ping œuvre pour une solution pacifique de sortie de crise en s’engageant à assurer les garanties nécessaires au régime sortant.

…[extrait] Pour le peuple Gabonais, nous sommes au terme de l’année 2020. La nuit s’achève et doit faire place à l’aurore qui se lève. Ceux qui gagnent du temps n’en mesurent pas les risques pour notre pays ou s’en moquent.

Pour ma part, jusqu’à présent j’ai été un rempart face aux tentations de mes compatriotes, dictées par le sentiment d’abandon.

J’ai contenu ici à l’intérieur, en m’adressant aux parents des victimes et des prisonniers politiques, à toutes les forces vives et à la société civile, tantôt la montée du sentiment anti-français, tantôt des actes désespérés, individuels ou collectifs.

J’ai contenu tantôt la montée du sentiment anti-français, tantôt des actes désespérés, individuels ou collectifs

…[extrait] Oui. Aujourd’hui, dans un pays rattrapé, dans un contexte de crise de plus de quatre ans, par la pandémie du COVID 19, les Gabonaises et les Gabonais, plus que par le passé, n’ont plus rien à perdre.

Il est temps de vous renouveler mon interpellation en tant que partenaires du Gabon.

Comme vous pouvez le constater vous-mêmes, les contestations et les condamnations qui se font entendre, suscitent déjà des manifestations.

Et, pour éviter que le Gabon n’enregistre encore des morts, je rappelle le principe de la responsabilité de protéger, qui incombe à la communauté internationale.

Notre exigence du moment reste la constatation de la vacance du pouvoir consécutive à l’incapacité d’Ali Bongo.

Légitime défense

Depuis l’élection présidentielle, le peuple gabonais a inscrit son combat dans le respect de l’État de droit, sans céder à la violence. Le Gabon est en état d’urgence comme le définit la charte de l’ONU.

…[extrait] Cette guerre s’est poursuivie, sous les formes d’une violence sournoise et d’un harcèlement sans fin, contre un peuple sans armes.

Derrière la violence de la révision de la Constitution, le langage des armes n’est pas loin, car ce régime ne dispose de rien d’autre.

Le peuple Gabonais n’acceptera pas cette fois, de subir sans réagir, une nouvelle guerre. Et il peut compter sur ma compréhension, car aucun groupe de citoyens ne peut s’arroger le monopole de la violence sur les autres.

En encourageant la voie de la légalité, j’ai fait preuve de responsabilité.

Si je suis contraint à la légitime défense, avec le peuple qui me soutient patiemment depuis plus de quatre ans, je serai contraint d’en prendre la tête.

Que les mânes de nos ancêtres bénissent le Gabon et protègent leurs enfants, en nous préservant de ces mauvais présages.

A la veille de la fête de Noël, sans être à la fête, l’esprit des Gabonais ne peut manquer de voir l’espoir et la renaissance du Gabon, dans le symbole du temps de Noël.

Il n’y a pas meilleur souhait que celui de cette renaissance.

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