Jean Ping dans le Haut-Ogooué : «Je ne viens pas déclarer la guerre à quelqu’un»
© Gabonreview, jeudi 24 mars 2016, photo Gabonreview
Les départements de Lékoko et de la Lébombi-Léyou ont été les premières étapes de la tournée de Jean Ping dans le Haut-Ogooué. Le candidat à la présidence de la République n’a pas manqué de critiquer la situation économique et sociale de ces localités, qui pour lui sont en décrépitude, avant de promettre un avenir meilleur avec «un Gabon à l’abri de la peur et du besoin».
Dans la province du Haut-Ogooué depuis le lundi 21 mars dernier, pour une tournée politique qui s’achève le 27 du même mois, Jean Ping a été accueilli, à sa décente d’avion à l’aéroport de Mvengué, par une haie d’honneur formée de jeunes gens qui l’ont escorté jusqu’à sa voiture en scandant, «Jean Ping, président !» Son périple y a effectivement commencé dans la soirée du même jour par des entrevues avec les notables de la ville minière de Moanda. Pour l’essentiel, les sages de cette localité n’ont émis qu’un vœu : «l’unité de l’opposition». En réponse de quoi, le visiteur a répondu : «J’ai foi que nous allons finir par nous retrouver».
Après un meeting dans la ville de Bakoumba, chef-lieu du département de Lékoko, et avant celui de la commune de Mounana, le premier itinéraire de Jean Ping dans cette province l’a conduit dans les villages Botosso, Magnéna, Lémagna, Bidabiki, Mougnangué et Tonda. Partout, l’ancien président de la Commission de l’Union africaine (UA) a eu le même discours. «Nous sommes venus vous voir pour vous dire qu’il faut absolument que nous reconstruisons ensemble notre pays», soulignant qu’il n’est pas dans le Haut-Ogooué pour déclarer la guerre à qui que ce soit. Comme dans les autres provinces dont il a déjà parcouru toutes les villes et tous les villages, il est question pour lui de voir de ses yeux la situation économique et sociale du Gabon. Car, indique-t-il, on ne peut pas décider de gérer un pays sans le connaitre.
Notant la ruine dans laquelle sont plongées les deux premières villes visitées, notamment depuis l’arrêt du transport du manganèse par téléphérique jusqu’à Pointe-Noire au Congo, pour ce qui est de Bakoumba, et la fin de l’exploitation de l’uranium pour ce qui est de Mounana, Jean Ping s’est exclamé, interrogatif : «Qu’est-ce qu’on a fait de ces villes qui étaient des cités phares ?» Le chômage y bat en effet son plein, plongeant des milliers de familles dans la précarité. «En 7 ans de pouvoir d’Ali Bongo Ondimba, il n’a construit aucune école, aucun dispensaire, aucune route dans le Haut-Ogooué. La seule route prévue par son père et financée par la BAD et qui part de Franceville jusqu’à Okondja, en passant par Ondjoua, n’est pas terminée parce qu’il n’a pas payé l’entreprise commise pour la construire», a dénoncé l’homme politique, martelant que le président de la République est entouré exclusivement d’étrangers pour diriger et piller le pays.
Comme pour toucher son audience dans sa fibre provincialiste, Jean Ping s’est ensuite demandé, un tantinet populiste, pourquoi les Altogovéens (habitants du Haut-Ogooué) s’accrochent-ils à quelqu’un qui ne les prend pas en compte, qui ne les respecte pas et qui les a exclus dans la gestion de l’Etat sans raison ?
Pour l’ancien ministre des Affaires étrangères, on ne peut pas construire un pays en demandant à ses enfants de se détester entre eux. «Nous ne cherchons pas la vengeance ni la haine. Il n’y a pas de haine en nous», a-t-il lancé. Et d’inviter les populations à le rejoindre pour s’embarquer dans le train du changement et de l’alternance afin de construire «un Gabon à l’abri de la peur et du besoin».
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