Gabon : « La relance économique n’est pas pour demain »
Concernant la possibilité de diversifier les partenaires économiques, il s’agit d’une nécessité plus qu’évidente. L’objectif n’étant pas de remplacer la France et les autres partenaires historiques importants mais plutôt de constituer un apport supplémentaire aux investissements réalisés par nos partenaires traditionnels.
La tension socio-politique dans un pays a coutume de freiner l’engouement des investissements étrangers. Alors que le Gabon est engagé dans une stratégie de diversification de l’économie avec de grosses attentes en termes d’IDE, à quoi pourrait-on s’attendre selon vous ?
Bien évidemment, aucun investisseur de long terme ne prendrait le risque de s’engager dans un pays où le climat politique est délétère, où les populations sont sclérosées par la crainte d’être réprimées pour peu que leurs opinions divergent de celles du pouvoir en place, dans lequel l’on observe des arrestations arbitraires et où les seules voix audibles sont celles qui chantent les louanges du régime. Dès lors peu importe la qualité des stratégies de diversification économique élaborées par l’Etat gabonais, celles-ci demeureraient inopérantes en raison d’un risque pays trop élevé. Par ailleurs, malgré ces stratégies de diversification de l’économie, on observe que la position du Gabon au classement « Doing Business » de la Banque mondiale, lequel mesure la qualité de l’environnement des affaires, continue de se dégrader. La qualité de l’environnement des affaires étant un indicateur particulièrement regardé par les investisseurs, on peut comprendre une certaine hésitation de leur part à venir s’installer au Gabon.
Quels sont, selon vous, les leviers sur lesquels le prochain gouvernement pourrait s’appuyer afin de relancer la machine économique ?
En plus de cela, le pays dispose d’une population jeune, dynamique, de mieux en mieux formée et une position géostratégique sur le continent africain etc. C’est autant d’atouts sur lesquels ce pays doit s’appuyer pour assurer sa relance
économique. Encore faudrait-il que les populations se reconnaissent dans leurs dirigeants et dans leurs institutions, ce qui, à l’heure actuelle, est loin d’être le cas