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Nouvelle plainte contre la présidente de la Cour constitutionnelle du Gabon

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RFI, Publié le 04-07-2017 Modifié le 04-07-2017 à 04:37

Marie-Madeleine Mborantsuo est sous le coup d’une nouvelle plainte déposée en France. RFI a pu obtenir le document. On découvre qu’un Gabonais et un observatoire des entreprises, tous deux domiciliés à Paris, ont déposé une requête le 30 juin devant le parquet national financier, notamment pour escroquerie, abus de confiance, faux et usage de faux. La puissante présidente de la Cour constitutionnelle est une personnalité très connue au Gabon. Belle-mère du président Ali Bongo, elle avait confirmé la victoire du chef de l’Etat à la présidentielle de 2016.

Pour les plaignants, Marie-Madeleine Mborantsuo n’aurait jamais dû être présidente de la Cour constitutionnelle. Selon sa biographie officielle, la magistrate a obtenu une maîtrise de droit en 1979 à l’université Omar Bongo avant d’intégrer la magistrature à travers un poste d’auditeur à la Chambre des comptes de la Cour suprême.

Or les plaignants affirment qu’à l’époque, l’université de Libreville ne formait pas au-delà de la licence et l’accès à la magistrature se faisait par concours.

Ensuite Marie-Madeleine Mborantsuo est entrée comme conseiller à la Cour en 1991 avant d’en prendre la présidence en 1998. Les mandats ont été fixés à sept ans renouvelables une fois lors d’une réforme de 2003. D’après Maître Moutet, qui a déposé la plainte, la magistrate arrivait à l’époque en fin de mandat. Elle n’aurait pas dû être reconduite. Selon l’avocat, elle occuperait donc illégalement son poste depuis onze ans.

Enfin, c’est elle qui gère le budget de la Cour. La considérant comme illégitime, les plaignants accusent Marie-Madeleine Mborantsuo de détournement de fonds publics.

Son avocat, Maître Haïk, un ténor du barreau français, n’était pas joignable pour réagir. En tout cas, la magistrate est déjà dans le collimateur de la justice française. Suite à des mouvements de fonds suspects, le parquet financier avait ouvert une enquête préliminaire pour recel de détournements, soustraction ou destruction de fonds publics et blanchiment en bande organisée.

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