La Restitution du Pouvoir
Discours à la Nation du Président Élu Jean Ping
Le 15 décembre 2018, à Libreville, le Président élu Jean Ping s’est adressé à la Nation depuis le QG, aux Charbonnage. Lors de son allocution, il a invité toutes les forces de vives de la Nation à continuer le combat et à ne rien lâcher.
Texte dans son intégralité en PDF : Discours de son excellence Jean Ping
Extraits :
Le temps du rassemblement
Le 03 Novembre dernier, j’ai appelé toute la nation au RASSEMBLEMENT, j’ai tendu la main, comme on me le demandait en ce moment-là. Mais cette main est restée désespérément vide. Aujourd’hui, elle est entrain de se transformer en coup de poing.
Il convient tout de même de vous dire pourquoi ai-je tendu la main. C’est qu’on m’avait suggéré, en ce moment-là, de sonner le tocsin du rassemblement de tous les enfants du Gabon éternel afin de rassurer les uns et les autres et éviter, autant que faire se peut, aux populations les affres de la guerre civile. […]
Aujourd’hui les temps ont changé et l’heure est grave. Notre pays est au bord du gouffre.
Le Gabon est, il faut que vous le sachiez, sous respiration artificielle avec un calife invisible et muet résident à 5000km de son royaume.
[…] Ces enfants qui ont été brutalement poussés à traverser de l’autre côté du miroir, je les entends déjà nous demander : Fils du Gabon éternel, qu’avez-vous fait pour notre pays ? Qu’avez-vous fait pour votre pays au moment où il avait le plus besoin de Vous ?
J’ai envie de leur répondre que j’ai maintenant sonné le tocsin pour REMOBILISER les enfants du Gabon éternel ; j’ai battu le rappel de tous les enfants de ce pays. Ils ont entendu le son de la cloche et ils sont là, oui, ils sont là. Ils sont arrivés en rang serrés en disant : notre pays a besoin de nous, Nous voici ! […]
Ne compte ici que mon ardent désir de laisser à la jeune génération d’aujourd’hui et de demain un pays juste et droit.
Le temps de la Vérité
Un pays où la valeur sera reconnue et récompensée ; un pays qui, parce qu’il aura mis le Gabonais au centre de son projet et de sa réflexion, donnera à chacun de ses enfants les outils pour se construire un avenir meilleur, à l’abri de la peur.
Le moment est venu pour former cette chaîne de solidarité qui ébranlera les fondations mal assurées de l’imposture et du mensonge car, «aucun barrage du mensonge ne peut résister au fleuve de la vérité.»
La digue du mensonge va s’effondrer face au torrent de la vérité et ce, malgré la volonté de quelques uns de faire illusion pendant un petit moment avec notamment la proclamation d’un nouveau calife à la place du calife.
Le temps de la diplomatie
[…] Ce furent alors le temps des grandes batailles diplomatiques, à New York, à Washington, à Harlem, à Bruxelles, à Paris, à Londres, à Berlin, à l’ONU, à l’Union Africaine, à l’Union Européenne et où sais-je encore…
Je vous l’avais dit, « faites votre travail, je ferai le mien ». Aujourd’hui, de très nombreux compatriotes me disent : « et maintenant que la voie diplomatique a échoué que fait-on » ? Je comprends fort bien votre position, mais rappelez-vous qu’il y a en effet un temps pour tout.
Le temps de la confrontation
[…] Quand toutes les voies de la négociation et de la diplomatie n’ont pas donné les fruits escomptés ; quand la concertation est bloquée, il ne reste plus que la confrontation. Nous y sommes.
Je ne vous retiens donc plus. La voie est bien libre. Vous pouvez foncer. C’est le moment !
Je puis vous assurer que quand le Président élu gouvernera, le Gabon sortira automatiquement du naufrage actuel. Les institutions retrouveront leur légitimité. C’est simple !
Je rends un vibrant hommage à la Diaspora, dont l’action inlassable, dans la dignité et la détermination, en dépit de quelques contradictions, suscite notre admiration et celle du reste du monde.
[…] Aux enfants de ce pays qui sont dans les Forces de Sécurité, rien ne justifiera jamais que certains d’entre vous démissionnent et obéissent aux ordres de ce tristement célèbre chef de gang avec ses mercenaires et milices qui se substituent aux forces régulières, et abattent leurs compatriotes ou contribuent à torturer, sinon à jeter en prison d’autres, au mépris de nos lois. Trop c’est trop, ça suffit comme ça !
Je vous demande de ne plus accepter de retourner vos armes contre vos parents, contre vos propres enfants.
Je vous le répète, quand toutes les voies de la négociation et de la diplomatie sont bloquées ; Quand la concertation a échoué, il ne reste plus que la confrontation.
Gabonaises et Gabonais de toutes les provinces et de la Diaspora, nous y sommes. Je ne vous retiens plus. La voie est libre. Allez-y carrément, n’hésitez plus !
Que Dieu veille sur le Gabon.
Vive la République. Vive le Gabon libre.
NTché i yazo ! NTché i yazo
Après le discours du président élu Jean Ping, une marche s’est spontanément formée.