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Jean Ping : les notes d’une descente dans la Nyanga

Malgré les embûches tendues sur son passage par ses adversaires politiques, le président de la 59ème Assemblée générale des Nations Unies a fait passer son message dans le Sud-est du Gabon. Les notes essentielles d’un message qui était littéralement le même partout.

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©Gabonreview.com – 26 septembre 2015

Jean Ping, néo opposant, qui estime que la pratique de la politique n’est payante que sur le terrain et non ailleurs, continue sa tournée, entamée il y a deux ans, dans l’hinterland gabonais. Il était dans la Nyanga du 18 au 23 septembre dernier, après l’Ogooué-Maritime, le Haut-Ogooué, le Moyen-Ogooué, la Ngounié, l’Ogooué-Ivindo et le Woleu-Ntem. Il est annoncé très prochainement dans l’Ogooué-Lolo et l’Estuaire.

Dans le Sud-est du Gabon, l’ancien président de la Commission de l’Union africaine (UA) qui a sillonné toutes les villes, départements, districts, regroupements de villages et villages, était notamment accompagné de Jean Eyéghé Ndong, dernier Premier ministre de feu président de la République Omar Bongo Ondimba, et de quelques autres personnalités.

À chacune de ses étapes, avant de livrer son message dit d’espoir, qui étrille les situations politique, économique et sociale du pays depuis des décennies, l’ancien président de l’Organisation des pays exportateurs du pétrole (OPEP) se présentait à la population en déclinant ses origines et son CV.

Pour Jean Ping, la situation politique du Gabon est loin d’être celle d’un pays démocratique. Car, les opposants y sont menacés de mort tandis que d’autres citoyens perdent leur emploi du fait de leur appartenance politique. «Dans la Nyanga par exemple, on veut nous empêcher de faire notre tournée par tous les moyens. Les villageois sont menacés. On refuse de nous servir le carburant et qu’on se loge dans les hôtels. Dans quel pays a-t-on vu cela ?», a fustigé l’ancien diplomate.

Abordant le chapitre économique, Jean Ping, au demeurant Docteur d’Etat en économie, a relevé que la province de la Nyanga est très riche. Elle a du pétrole, du marbre, du fer, un tourisme en latence et un fort potentiel en agriculture. Notant que le pétrole y est exploité depuis plusieurs années, il a relevé le paradoxe de la non-embauche des fils et filles de la province dans les compagnies qui l’exploitent. Une façon de faire qui, selon lui, augmente le chaumage. Abordant l’agriculture de cette province, il a indiqué que par le passé la Nyanga, tout comme le Woleu-Ntem, alimentait les autres villes du Gabon en produits agricoles comme la banane, le tarot, le manioc… parce que les plantations des Nynois (habitants de la Nyanga) produisaient beaucoup. «Depuis plusieurs années, vous ne pouvez plus cultiver à cause des éléphants qui détruisent vos plantations. Et ces éléphants sont protégés par le pouvoir qui vous tourne le dos», a laissé entendre Jean Ping. Pour lui, la loi recommande de ne pas tuer un éléphant dans un parc ou dans une réserve, quelle qu’en soit la raison. Mais celui qui sort de sa zone de protection et qui va détruire une plantation doit être abattu. «Quand ces gens du pouvoir viendront encore vous demander de voter pour eux, dites leur d’aller demander aux éléphants de voter pour eux», conseillait Jean Ping.

La Nyanga, a-t-il relevé, est la province des projets non réalisés. Et de citer, entre autres, la caserne de la Marine nationale, les aéroports, le port en eau profonde de Mayumba, la présidence de la République, le lycée Jean Pastis Moanda, l’hôtel de ville et le centre médical de Mayumba… «Ils viennent chanter ici qu’on a construit un pont sur la Banio. Un pont dont ils n’ont pas payé les travaux. Et pourquoi les travaux de la route ne sont pas terminés ? Qu’ils vous répondent», a-t-il ironisé. Ajoutant qu’en 50 ans le Gabon n’a construit que 3000 km de route et que «même la Guinée Equatoriale a fait plus de routes en peu de temps», Jean Ping dit trouver inacceptable que depuis ce temps, c’est la même famille qui dirige le pays sans le moderniser. «Les entreprises quittent le Gabon pour le Congo, la RDC, la Guinée Equatoriale et l’Angola parce qu’elles ne sont pas payées. Et c’est le chaumage assuré pour tous», a-t-il martelé.

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