Qui est Jean Ping ?

MON ENFANCE AU GABON

Je suis né le 24 novembre 1942 à Omboué, petite localité située au sud de Port-Gentil au Gabon. Dans les années 1920, mon père, Charles Ping, quitte la Chine pour la France, où il travaille comme ouvrier à l’usine Peugeot Bicyclette de Sochaux, avant de devenir exploitant forestier au Gabon, dans le Fernan-Vaz précisément. C’est là qu’il rencontre et épouse ma mère, Germaine Anina, une Gabonaise originaire de Kongo, village situé à quelques kilomètres au sud d’Omboué.

Ce brassage culturel a marqué mon enfance. Ma différence visible en tant que fils d’immigré chinois et d’une Gabonaise m’a très tôt éveillé sur le monde et donné une certaine ouverture d’esprit.

 

MES ÉTUDES À PARIS ET LE DÉBUT DE MON ENGAGEMENT INTERNATIONAL

C’est mon père qui me pousse à faire des études et m’encourage à aller en France en qualité de boursier de l’État gabonais. J’y étudie l’économie à la Sorbonne, jusqu’à l’obtention de mon doctorat d’État en sciences économiques.

Je rencontre pendant mes jeunes années de nombreuses personnalités, dont des Africains, qui influencent leur époque. C’est à ce moment que je prends conscience de l’importance du débat politique et des enjeux qui en découlent pour la société et la nation, à la faveur de mon engagement militant au sein de l’AGEG (Association Générale des Etudiants Gabonais) et de la FEANF (Fédération des Etudiants d’Afrique Noire en France), aux côtés de patriotes africains comme Alpha Condé et beaucoup d’autres. C’est à leurs côtés que se forgent mes convictions. Je reste profondément attaché aux valeurs universelles de justice, de liberté d’expression et de démocratie incarnées par la France. Dès 1972, je travaille comme fonctionnaire international à l’Unesco sur les dossiers de l’éducation, de la coopération en vue du développement et des relations extérieures. Je décide alors de m’engager pour le développement de mon pays et l’élévation culturelle et économique des Gabonais.

De 1978 à 1984, j’ai l’honneur d’être le délégué permanent du Gabon auprès de l’Unesco. Profondément marqué par mes multiples rencontres et travaux menés au sein de cette grande institution et de plus en plus conscient du long chemin à parcourir pour construire un Gabon fort et stable, je rentre dans ma patrie en 1984 en vue de participer à la vie politique nationale.

 

MON ENGAGEMENT AU GABON ET POUR LA PAIX

Ayant déjà fait connaissance, en tant que représentant du Gabon à l’Unesco, avec le pouvoir en place à Libreville, et notamment avec le président de la République Omar Bongo Ondimba, dont j‘ai été le directeur de cabinet durant plusieurs années, je suis nommé, le 26 février 1990, ministre de l’Information, des Postes et des Télécommunications, du Tourisme et des Loisirs, de la Réforme du secteur parapublic, également en charge des Relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement.

Quelques mois plus tard, je prends la tête du ministère des Mines, de l’Énergie et des Ressources hydrauliques, poste que j’occupe jusqu’en juin 1991, puis à nouveau du 28 août 1992 au 24 mars 1994, pendant dix-neuf mois. À cette occasion, je préside, en 1993, l’OPEP, dont le Gabon est alors membre. Cette longue période de la pratique de la gestion de la chose publique m’a beaucoup enrichi, et m’a surtout donné une idée précise sur les affaires pétrolières et ma vision de l’inéluctable après-pétrole.

Plusieurs années durant, j’ai donc été directeur de cabinet du président Omar Bongo. Sa personnalité aux multiples facettes m’a beaucoup impressionné. J’ai pu apprécier combien était grande son obsession pour la paix et la stabilité dans son pays, dans la sous-région, voire sur le continent africain. Son obsession pour la paix et la stabilité dans son pays et même dans la sous-région ne m’a pas laissé indifférent, bien au contraire !

Le 25 mars 1994, je prends pour la première fois la charge du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, avant de devenir, le 30 octobre, ministre délégué auprès du ministre des Finances, de l’Économie, du Budget et de la Privatisation. Je deviens ensuite, du 27 janvier 1997 au 25 janvier 1999, ministre de la Planification, de l’Environnement et du Tourisme, avant de redevenir ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, augmenté cette fois du portefeuille de la Francophonie, et avec le titre de ministre d’État. C’est au cours de ce dernier mandat ministériel de neuf ans que je préside, en 2004-2005, l’assemblée générale des Nations unies. Fort de mon expérience nationale et à l’ONU, je suis élu, le 6 février 2008, président de la commission de l’Union africaine, poste que j’occupe jusqu’au 15 octobre 2012.

Passionné d’économie, je suis membre de l’Association nationale des docteurs en sciences économiques de France.

CONSTRUIRE UN GABON À L’ABRI DE LA PEUR ET DU BESOIN

Instruit par une longue expérience tant au plan national qu’international, j’ai décidé de m’engager davantage au service de mon pays. Au vu de ce qui s’y passe depuis 2009, je reste convaincu qu’un code de déontologie, élaboré de façon consensuelle, doit servir de référence à toute personne qui aspire à se faire élire, et par lequel elle s’engage à respecter et à promouvoir l’éthique du bien commun et le respect des valeurs et des principes fondamentaux de la société et de la République.

Tout au long de la campagne présidentielle d’août 2016, j’ai réaffirmé mon engagement de me mettre au service de son pays comme je l’ai toujours fait tant au plan national qu’au plan international. Cet engagement, je ne le conçois pas de manière solitaire : je convie les Gabonais à restaurer l’État à l’aune de cette Nouvelle République, autour d’une vision, de valeurs, de principes et d’objectifs clairement identifiés, en vue de construire ensemble un Gabon à l’abri de la peur et du besoin.

Depuis les élections du 27 août 2016, Jean Ping oeuvre pour le rétablissement de la vérité des urnes au côté du peuple souverain gabonais.

BIBLIOGRAPHIEQuelques facteurs externes du freinage de la croissance et du blocage du développement au Gabon, Paris, mémoire de DES, 1970 – L’Économie du Gabon : développement ou emprise de structure. Paris, thèse de doctorat d’État, 17 avril 1975 – Doutes, craintes et espoirs, in « Le Courrier de l’Unesco », Unesco, mars 1983, traduit en quatre autres langues : anglais, espagnol, russe et arabe – Mondialisation, Paix, Démocratie et Développement en Afrique : l’expérience gabonaise. (préface d’ Hubert Védrine, alors ministre français des Affaires étrangères du gouvernement de Lionel Jospin), Éditions L’Harmattan, Paris, 2002. Traduit en anglais et en russe en 2004 – Et l’Afrique brillera de mille feux, Éditions L’Harmattan, Paris, 2009 – Éclipse sur l’Afrique. Fallait-il tuer Kadhafi ?, Paris, Éditions Michalon, 2014 – Plusieurs articles et reportages dans la presse nationale et internationale